22 avril 2015

Histoire de Judas : rien de vraiment neuf sous le soleil de Jérusalem

Histoire de Judas ne tient pas la promesse de son titre. Il n'y est que très peu question de Judas, ce qui est dommage, et beaucoup de Jésus. Sans grand-chose de nouveau par rapport à tout ce qu'on connaît déjà. Seule la photographie, franchement jolie, vient sauver le film.


La belle arnaque que voilà... Histoire de Judas, le film de Rabah Ameur-Zaïmeche, laissait promettre, rien que par son titre, un point de vue iconoclaste des premiers jours du christianisme, en s'attardant non pas sur la figure de Jésus - archiconnue - mais sur celle de Judas.
Judas le traître, Judas le fourbe. Judas le honni, à jamais. On s'attendait à voir la grande histoire pour une fois se dérouler dans l'ombre de la petite. On s'attendait à voir Judas sinon réhabilité, du moins remis dans sa simple condition d'homme, avec ses forces, ses faiblesses. Ses failles.

Sujet rabâché

C'est l'histoire de Judas (à gauche)
qui fait se gondoler Jésus (à droite)
Cela pouvait être intéressant, qu'on adhère ou non au message. Mais, en réalité, en dépit de ce titre, ce n'est pas cela que Rabah Ameur-Zaïmeche raconte. Son film, quoi que très beau pour ce qui concerne la photographie, se vautre dans un sillon mille fois rabâché : il y est question de Jésus, son message d'amour et de paix, son entrée dans Jérusalem, les marchands du Temple chassés, l'arrestation et enfin la crucifixion.
Oui voilà c'est ça... Encore. Quel intérêt que de filmer cela, à nouveau, quand tant d'autres l'ont déjà fait ? Qu'apporter de plus ? De neuf  ? Evidemment, et c'est tout à l'honneur de ce film, on est à des années-lumière de La Passion du Christ d'un Mel Gibson, mais le scénario ? L'histoire ?
Certes, c'est dépouillé et minimaliste - parfois trop. Certes, c'est esthétique et contemplatif. Mais, in fine, pourquoi ce film ? Qu'y apprend-on ? Qu'y découvre-t-on ? La réponse est malheureusement... rien.

Ceci est un âne.
La beauté des paysages, quand même

Jésus était un homme bon ? Fichtre, quelle révélation. Il affleure en vérité de cette Histoire de Judas une candeur enfantine qui laisse parfois pantois. Et qui, surtout, nous saute à la tronche surtout quand on ne le voudrait pas. Quand une phrase, par exemple, est déclamée par un acteur sur un ton bancal qu'on n'accepterait même pas dans Plus belle la vie. On est alors d'un coup éjecté du sujet, par tant de maladresses non corrigées.
Et on n'y revient, au sujet, que par la grâce de la beauté des paysages qui sont filmés. Ils sont, ceux-là, les vrais héros du film. C'est beau et chaud, dans des ruines qui s'animent soudain au passages des acteurs. Rien que des décors naturels. Une prouesse qui doit être saluée. Mais qui, malheureusement, ne fait pas un bon film pour autant.



Bilan : On peut s'en passer - Moyen - A voir - Excellent
Note : 07/20

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